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Inspecteurs généraux : le paradoxe de la surveillance
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Tous les Américains savent que la surveillance des organisations gouvernementales est essentielle au bon fonctionnement d’une démocratie. Cependant, il est plus facile de dire qu’il faut assurer une surveillance fiable. Les inspecteurs généraux (IG) ont été chargés par le pouvoir exécutif de cette tâche délicate.
En substance, les bureaux de l'inspecteur général sont comme des chiens de garde internes qui veillent à ce que l'argent des impôts ne soit pas gaspillé. Si le public est au courant des cas de gaspillage ou de fraude, c'est parce que, dans notre système de freins et contrepoids, nous avons intégré ces chiens de garde dans la structure du gouvernement.
Les inspecteurs généraux sont placés dans des organisations gouvernementales et sont souvent encouragés à nouer des relations étroites avec les dirigeants de l'organisation tout en restant indépendants afin que si l'organisation est impliquée dans des actes répréhensibles, l'IG puisse être chargé d'exposer la situation de manière équitable.
Il devrait être évident que ces exigences peuvent se contredire et obliger les IG à porter des jugements moraux subjectifs. Pour le 40e anniversaire de la loi sur l'inspecteur général de 1978 qui a créé le poste d'inspecteur général, le Bipartisan Policy Center a publié un rapport accompagné d'une table ronde qui a souligné à quel point le travail d'un IG est complexe et important.
Dan Glickman, membre du panel et ancien secrétaire à l’Agriculture, a décrit tous les avantages qu’il a tirés de la relation de travail étroite qu’il a entretenue avec son IG, notamment le fait de bénéficier du point de vue d’un professionnel de la gestion des risques lors des réunions stratégiques et de pouvoir résoudre les conflits potentiels avant qu’ils ne surviennent. D’un autre côté, d’anciens IG présents au panel ont expliqué comment ce type de relations personnelles peut conduire l’IG à avoir un parti pris réel ou perçu à l’égard de l’organisation. Même un parti pris perçu est extrêmement préjudiciable lorsque les IG sont censés être des symboles de transparence et d’objectivité.
Étant donné que ces organismes de surveillance internes sont essentiels pour que les citoyens soient informés du gaspillage gouvernemental, il est inquiétant que 13 de ces bureaux ne soient actuellement pas pourvus, laissant les agences sans policier sur le terrain.
En plus de tout cela, les intervenants ont souligné qu’en raison des ressources limitées, il existe un désaccord sur ce qu’il convient de faire pour remédier au manque de ressources allouées aux IG. Faut-il donner plus d’argent aux IG pour qu’ils puissent demander des comptes à leurs agences respectives ou serait-ce irresponsable, car ce même argent pourrait être donné à l’agence pour l’aider à résoudre les problèmes sur lesquels les IG enquêtent ?
Compte tenu des nombreux choix que doit faire un inspecteur général, son travail semble être volontairement laissé à sa discrétion. Bien que des inspecteurs généraux aient été licenciés par le passé, les panélistes ont souligné que les inspecteurs généraux doivent agir de manière indépendante et être dignes de confiance, sinon leur fonction n’a aucun sens. En tant qu’organisme à but non lucratif qui se targue d’être un gardien de la démocratie, Common Cause promeut le même type de transparence que celui sur lequel travaillent les inspecteurs généraux et comprend qu’il est extrêmement important d’avoir un ensemble d’inspecteurs généraux fonctionnels. Cependant, il est important de reconnaître à quel point le travail des inspecteurs généraux peut être difficile.