Communiqué de presse
Préserver la démocratie en temps de pandémie
Déclaration de la Better Government Association, de Reform for Illinois et de Common Cause Illinois :
Alors que la menace du COVID-19 plane sur la vie quotidienne, les gouvernements de l’Illinois ont eu recours à des mesures d’urgence extraordinaires. Les écoles sont fermées. Les familles sont confinées à la maison. Les services religieux sont réduits. Les réunions publiques sont annulées. La session législative de l’État est suspendue.
L'épidémie de coronavirus présente des défis sans précédent et nous apprécions l'approche proactive adoptée jusqu'à présent par nos dirigeants étatiques et locaux. Des restrictions sont nécessaires pour assurer la sécurité des employés du secteur public et des citoyens, et une communication régulière favorise la coopération.
Ces circonstances peuvent néanmoins mettre à l’épreuve notre engagement envers les normes démocratiques indispensables : le droit de savoir ce que font nos représentants élus en notre nom, par le biais de réunions publiques et de comptes rendus publics. Le droit de participer à ces décisions et de demander des comptes à nos élus.
En tant que défenseurs d’un bon gouvernement, nous sommes là pour aider les responsables publics à trouver un équilibre entre ces priorités en cette période d’incertitude. Pour commencer, voici quelques lignes directrices à l’intention des résidents de l’Illinois et de leurs dirigeants à tous les niveaux :
Liberté d'information
Le procureur général de l’Illinois, Kwame Raoul, a publié quatre pages de directives à l’intention des organismes publics pendant l’état d’urgence. Il recommande que « les organismes publics continuent de se conformer à la FOIA et de répondre rapidement à chaque demande, dans la mesure de leurs moyens », mais reconnaît les limites du personnel et des ressources.
Pour éviter la propagation du virus, la plupart des bâtiments publics sont fermés et les employés travaillent à distance. D’autres personnes peuvent être malades et incapables de travailler. Certains dossiers peuvent être difficiles d’accès et certaines demandes nécessitent plusieurs personnes avant de pouvoir être traitées.
La loi FOIA de l'Illinois autorise des délais, voire des exceptions, dans de telles circonstances, mais un organisme public ne peut pas s'accorder unilatéralement une exception ou un délai indéfini.
En général, la FOIA accorde à un organisme public un délai de cinq jours pour répondre à une demande, et une prolongation de cinq jours supplémentaires s'il en fait valoir la nécessité. Au-delà de ce délai, la loi permet aux demandeurs et à l'organisme public d'établir eux-mêmes un calendrier raisonnable. De tels aménagements sont courants, même en l'absence de pandémie mondiale.
Les circonstances actuelles exigent une patience et une flexibilité accrues dans ces négociations. Il faut s’attendre à des retards et accorder des prolongations raisonnables. Mais les démentis absolus affirmant que la FOIA est trop contraignante en ces temps-ci sont à l’opposé de ce qui est nécessaire. Une urgence de santé publique exige plus de transparence, pas moins.
Réunions ouvertes
Dans son décret du 16 mars, le gouverneur JB Pritzker a suspendu certaines parties de la loi sur les réunions publiques qui exigent la présence physique des fonctionnaires aux réunions gouvernementales et qui limitent la participation à distance. La dérogation à ces règles permet aux organismes publics de se réunir pour prendre des mesures visant à assurer le fonctionnement du gouvernement (bien que la suspension ne s'applique pas à l'Assemblée générale).
Cette solution de contournement d'urgence doit être mise en balance avec le droit du public à observer et à participer aux activités du gouvernement. Les téléconférences, les vidéoconférences et autres rassemblements électroniques remettent en cause l'exigence de l'OMA selon laquelle les réunions doivent être « ouvertes et pratiques » pour le public et que les citoyens ont la possibilité de faire des commentaires.
Pour assurer autant que possible la participation du public, les organismes gouvernementaux devraient :
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Ne réalisez que les affaires essentielles par le biais de réunions à distance. Reportez les actions non urgentes jusqu’à ce que les circonstances permettent une participation plus large du public.
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Diffusez en direct dans la mesure du possible et/ou enregistrez et publiez les débats pour les regarder plus tard.
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Commencez par un appel nominal qui inclut les participants à distance (ou demandez au président d’annoncer les noms des participants à distance).
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Offrir des possibilités de commentaires publics — en direct pendant la réunion ou soumis à l’avance pour être lus à haute voix.
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Fournir un avis public suffisant des réunions, y compris des instructions sur la manière d’y accéder par voie électronique et de soumettre des commentaires publics.
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Lors d’une séance à huis clos, demandez aux participants à distance d’affirmer qu’ils sont seuls.
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Suspendre la réunion si des problèmes techniques surviennent.
- L’accès aux décideurs politiques devrait être le même pour le grand public et pour les lobbyistes.
Élections
Les inquiétudes et les restrictions liées au COVID-19 ont compliqué les élections primaires de mars dans l’Illinois et ailleurs. Le vote anticipé et le vote par correspondance ont explosé, les citoyens inquiets essayant d’éviter les foules le jour du scrutin. Malgré tout, la participation globale est restée faible. De nombreux juges électoraux ne se sont pas présentés et certains bureaux de vote ont dû être déplacés à la dernière minute.
Les responsables électoraux devraient tirer les leçons de cette primaire chaotique et agir rapidement pour assurer un scrutin plus fluide en novembre, en suivant la tendance nationale vers davantage d’options à distance et une moindre dépendance au vote en personne.
Il est important que les élections se déroulent comme prévu et que les électeurs aient toutes les chances d’y participer.